Phénix retournait vers son camp. Vide, sanglant, dévasté. Plus personne n'était là, des âmes erraient peut être avec le félin au pelage roux, mais ne combleraient jamais ce vide. Elles resteraient à ses côtés, mais personne n'habitait plus ce Camp. Il était le seul survivant de ce Clan, ces monstres les avaient tous massacrés. Le nouveau chef serra les crocs au souvenir de cette atroce bataille. Lui, s'en était peut être sorti en passant pour mort, mais au moins vivait encore. En effet, le rouquin avait ce jour là une épaule meurtrie, les flancs striés de blessures écarlate, son ventre dans le même triste état. Sa feinte lui avait sauvé la vie. Lorsque son ennemi avait mordu la nuque du guerrier, il avait fait semblant de mourir, comme si on l'avait mordu au bon endroit. Phénix voulait désormais faire régner la désolation et la souffrance, sans pitié. Cette forêt avait bien besoin de cruauté après tout, non ? Ces Clans alors, avec leur "peace and love" plein la tête. N'importe quoi ! Dégoût, il feula avec agacement.

Pas besoin de s'énerver, ça ne servirait strictement à rien. Ça ne ferait , hélas, pas revenir à la vie ses frères et sœurs d'armes si je puis dire. Fléau non plus ne reviendrait pas. Hélas, le meneur noir avait pourtant du potentiel. Mais comment s'en sortir face à un "favorisé" ?Quelle injustice ! Ces chats là avaient des chefs de 9 vies ! Le Clan du Sang, malgré sa cruauté, lui au moins était loyal sur le plan des vies ! Chacun avait une vie, une seule. Cela prouvait une fois de plus la faiblesse des Clans, incapables de garder des chefs en place sans leur offrir plus de vies. Au Clan du Sang, la devise était simple."Rien à perdre, tout à gagner".Le nouveau chef releva fièrement la tête. Même s'il devait être seul, le Clan du Sang continuerait d'exister. Il observa toutefois son camp. Des taches de sang, des touffes de poils, des corps jonchaient le sol. Son dégoût prenant le dessus, le chat orangé tira, non sans émotions, ses camarades hors du Camp pour les enterrer. Malgré leur mauvaise image et les racontars, ils étaient tous unis ici. Et oui, une communauté de tueurs sanguinaires, certes, mais ils s'appréciaient en fin de compte. Bien que Phénix restes froid et distant envers touts, il cachait bien l'amitié qu'il leur portait. Mais maintenant qu'il était seul, le chat roux pouvait dévoiler ça à la lueur du jour.

Il nettoya le sang avec de la mousse imbibée d'eau, fit sortir les touffes de poils lui même. Puis, reconstituant les fortifications, il remarqua que les brèches n'étaient pas bien grandes en fait. La verdure repousserait avec facilité. Phénix fila ensuite dans les entres, des guerriers, des apprentis, du guérisseur. Il tira les litières sales pour les remplacer par d'autres plus récentes. Au moins, le camp aurait fière allure. Terminant par son entre, le jeune chef finit par s'écrouler, épuisé. Se couchant sur sa litière neuve, il poussa un soupir agacé, sa rage envers les autres Clans ressurgit. Il prononça les paroles de Fléau, celles qu'il avait dites avant de partir au combat.

Je régnerais...

Le sommeil l'emporta rapidement. C'était décidé, à la pleine lune, il rendrait visite à ces monstres. Aux quatre chênes, naturellement. Il se ferait littéralement tailler en pièces en entrant dans leurs affreux camps. L'odeur de Fléau sur son pelage ne ferait que raviver la flamme de leur rage, de leur haine. Mais ces sots n'étaient pas les seuls. Non, car phénix portait bien son nom. Il était le feu, la lueur de l'espoir, la flamme de la rage, la chaleur de la haine. Le chat roux aimait à dire qu'il n'aimais personne, ne détestait personne, que le onde l'indifférait. Dans le passé c'était vrai. Alors qu'ils combattaient les Clans de la forêt, le guerrier avait audacieusement attaqué Tornade Blanche. Ce chat l'avait payé de sa vie. Mais lorsqu'il à vu le chef roux ôter la vie au meneur glacial, il avait connu son premier sentiment. La haine. Ces Clans feraient mieux de ne pas baisser leur garde, car à la moindre occasion il décimerait leurs troupes. Seul, mais puissant, l'esseulé s'occuperait de leurs cas, un par un. Phénix assurerait leur mort, lentement et progressivement.